1er juillet 2011

Ma chérinette
Bien que mère d'un petit empereur tu n'es pas impératrice douairière, tu n'en es pas moins chère à ma mémoire et dans mon cœur vous dormez côte à côte.
Ta mère était la chienne du curé, c'est la raison pour laquelle je ne l'ai pas connue, je t'ai dénichée dans l'animalerie où il t'avait mise en vente avec tes frères, trois beaux garçons bien vigoureux et joueurs alors que toi tu te cachais derrière le comptoir, fluette et timide, mais le choix ne fut pas à faire puisque je voulais une fille.
Contrairement à Chicharito qui ne vit jamais le vétérinaire que pour les vaccins et le détartrage tu fus pour lui une excellente cliente car tu fus toute ta vie de santé valétudinaire, éclampsie, ablation d'un rein, d'un ovaire et de la moitié de l'utérus à 7 ans, deux hernies discales ensuite sans oublier les gastros, les virus et autres microbes qui passaient et ne t'épargnaient pas, la kératite qui asséchaient tes yeux et la boule de graisse dans le cou. Le 20 mars 1998 on détecta un souffle au coeur.
Physiquement on te comparaît à un gremlins, tu répondais à ces moqueries qui m'affectaient plus que toi par un dédain total, quant à ton caractère le mot qui convient le mieux est intraduisible: «puñetera»!!! Pas aussi affectueuse que Chin non plus mais je n'avais pas à m'en plaindre puisque tu n'aimais que moi et le fait de m'avoir donné un si charmant petit-fils dont tu me permets d'être la seconde maman mérite une belle récompense.
Je prenais tant soin de toi que tu passais pour être ma chouchoute, je ne sais pas trop ce qu'en pensait Chin mais je laissais dire. On me conseilla maintes fois l'euthanasie, cela me fit m'allier davantage à ton courage, tu me fis la promesse de passer le cap des 15 ans et bien que la barre était très haute tu la tins puisque tu me quittas deux jours après ton quinzième anniversaire.
Tu es née il y a aujourd'hui 28 ans et pour le 13ème anniversaire de ta mort dimanche tu seras auprès de ton fils de l'autre côté du Pont, j'espère que tu le laisseras tranquille et que tu vas rechercher tes autres enfants: Paco aussi beau que son papa Pancho, Julio si doux, Judith si sympathique et le petit démon qui te ressemblait tant, Lola.
Quelle vie! Que de voyages, de chamboulements, de bouleversements pour finir par t'exiler en France avec moi, j'espère que tu as été heureuse toi qui montrais si peu tes sentiments.
Juliette, ma petite Juju, tout comme Chin tu es ancrée dans mon cœur à jamais.